La piraterie exige une vigilance maintenue
Les détournements ou attaques de navires sont le plus grand cauchemar de tout armateur, surtout parce que la piraterie maritime compromet la sécurité de l’équipage. Lors de tels incidents, les marins risquent d’être retenus en otages, pendant de longs mois, dans des conditions éprouvantes. Le secteur maritime n’épargne ni frais, ni efforts dans la prévention des actes de piraterie, notamment par la mise en place demesures de protection à bord des navires (systèmes d’alarme, caméras, fil barbelé, agents de sécurité privés) et par la formation des équipages.
Toutefois, au-delà des navires proprement dits, la piraterie touche également tout le commerce international, car la menace qu’elle pose est susceptible de bloquer des routes commerciales majeures, causant, par la même occasion, des milliards de pertes à l’économie mondiale.Phénomène de toutes les époques, la piraterie sévit dans les régions à faible gouvernance, notamment les côtes est et ouest de l’Afrique. Les nations riveraines de cette région connaissent une instabilité politico-économique. Leurs garde côtes –s’ils existent – manquent de formation et d’équipement, d’où une incapacité de patrouiller convenablement leurs eaux territoriales. Dans ces conditions, il a bien fallu faire appel aux services de sécurité privés pour assurer la sécurité des équipages sur les navires battant pavillon belge.
Cybersécurité, des efforts permanents pour anticiper sur le danger et s’en prémunir
La gestion des cyber-risques représente un des plus grands défis du secteur maritime, puisque les navires sont équipés d’une multitude de systèmes technologiques dans les domaines de l’information et de l’exploitation, notamment pour le contrôle des machines et des systèmes connexes, la gestion des cargaisons, les cartes maritimes électroniques, l’appareillage de navigation, l’administration, etc. Toute cette panoplie assure non seulement la sécurité et la protection des navires, mais elle protège également l’environnement marin. Traditionnellement, le secteur estimait que tous ces systèmes étaient sûrs, vu leur absence d’interconnexion à bord ou de connexion avec des installations sur la terre ferme. Toutefois, l’évolution technologique a changé la donne: les systèmes sont désormais numériques et connectés, tandis que les navires ont vu l’intégration et la mise en réseau de tous leurs dispositifs de fonctionnement. C’est dire que désormais, la navigation est bel et bien exposée aux cyber-attaques et aux cyber-risques.
Le danger ne provient pas uniquement d’attaques informatiques menées à distance, mais également de maliciels introduits à bord par du personnel ayant accès aux dispositifs de contrôle du navire– le simple branchement d’un support de données externe compromis suffira à infecter le réseau du navire. Compte tenu de l’évolution vers les navires sans équipage, l’importance d’une sécurisation convenable ira croissant. En effet, les conséquences d’un cyber-incident seraient incalculables du point de vue écologique, commercial et de la sécurité.
L’OMI a approuvé des directives qui doivent aider le secteur maritime à développer une approche résiliente en matière de cybersécurité. Si les directives ne désignent pas tous les cyber-risques possibles, elles n’en soulignent pas moins la nécessité de mettre en place une gestion convenable des cyber-risques prenant en compte tous les risques et la mutation permanente des risques. Bref, générer une gestion efficace des cyber-risques présuppose une culture d’entreprise sensibilisée aux cyber-risques à tous les niveaux. La politique de cybersécurité et les procédures de contrôle des risques varient d’une organisation à l’autre; par ailleurs, elles réclament une évaluation et une évolution permanentes. Vu la nature dynamique des cyber-risques, il faut consentir des efforts permanents pour anticiper sur le danger et s’en prémunir. Par contre, les règles sont plutôt statiques et le processus réglementaire tend à produire des dispositions déjà obsolètes au moment de leur approbation. L’introduction de réglementations spécifiques n’apporte aucune plus-value. Si le législateur souhaite malgré tout intervenir dans ce domaine, nous préférons voir adopter une législation internationale au niveau de l’OMI plutôt que des lois locales.
Les navires marchands restent une partie de la solution pour le sauvetage des réfugiés de la mer
Les dernières années, des navires marchands ont sauvé des milliers de réfugiés de la mer en Mediterranée. Si le secteur maritime ne remet pas en cause l’obligation humanitaire de porter assistance aux personnes et aux vaisseaux en difficulté, il n’en fait pas moins remarquer que les passeurs abusent du droit international de la mer en mettant en péril des milliers de vies humaines. Dès lors, la crise humanitaire en Méditerranée n’est pas uniquement le problème de la communauté internationale, mais elle concerne aussi le secteur maritime.
Les mesures d’accueil actuellement appliquées en Europe ne suffisent pas. Il faut que l’Europe decourage les refugies de tenter la traversee. Par ailleurs, il lui incombe de s’attaquer aux bandes criminelles organises qui se rendent coupables de telles pratiques. Les navires marchands qui prennent a bord des refugies doivent pouvoir les debarquer dans chaque port europeen, conformement a la Convention internationale sur la Sauvegarde de la Vie humaine en Mer (SOLAS). La garantie, par les pays riverains de la Mediterranee, de la mise en oeuvre de ces mesures revet une tres grande importance pour le secteur maritime.
Suivant le grand nombre de migrants, le secteur maritime a publié des directives pour assurer la sécurité des marins et des personnes sauvées. Le document a pour objet d’aider les compagnies maritimes à identifier et gérer les problèmes spécifiques éventuels rencontrés dans l’exécution d’opérations de sauvetage de grande envergure. Plus spécifiquement, le document identifie les questions les plus importantes à prendre en compte dans le développement de plans et de procédures propres au navire concerné, y compris les besoins des personnes sauvées et la sécurité de l’équipage du navire.